Micheline Rambaud est née le 20 janvier 1929 à Grenoble. Titulaire d’une licence d’histoire de l’art, plus particulièrement orientée vers le Moyen, Micheline Rambaud exerce la photographie avec son père dans l’entreprise familiale de photographie à Grenoble. Les sujets traités sont notamment des portraits de personnalités locales, des reportages industriels (photo et cinéma), des microfichages, des photos de groupes, de paysages et de villes parfois destinés à la réalisation de cartes postales… Sa formation la conduit aussi à pratiquer comme loisir la photographie dans les domaines de l’archéologie et des monuments historiques, en France et à l’étranger. Elle s’initie également à la technique du cinéma. Micheline Rambaud consacre une partie de ses loisirs à la pratique de l’alpinisme dans les Alpes environnantes, ce qui l’amène à être connue du « monde de la montagne ».
C’est ainsi qu’à la fin des années 1950, alors que l’alpiniste Claude Kogan prépare la première expédition féminine internationale dans l’Himalaya et recherche une alpiniste cinéaste, Félix Germain recommande Micheline Rambaud à Claude Kogan. Micheline Rambaud, qui ne se considère pas comme une alpiniste de haut niveau, est surprise par cette proposition et, face à l’envergure du projet, hésite à y répondre favorablement ; elle doit aussi participer au financement de son voyage ; elle finit cependant par accepter la proposition, encouragée par Félix Germain qui la rassure sur ses capacités physiques et séduite par la grande aventure humaine que constitue cette expédition. Claude Kogan qualifiera Micheline Rambaud d’« une de ces perles dont Germain nous a réservé la primeur ». Elle tourne le film de l’expédition, Voyage sans retour. Après l’expédition au Cho Oyu, Micheline Rambaud tournera deux autres films en 1961 : un film pour la Société dauphinoise de secours en montagne, Hauts vols, et un autre sur le secours d’un petit avion au col du Lautaret. Elle deviendra la secrétaire de pendant plusieurs années. Aujourd’hui elle vit à Annecy.
Biographie
Voyage sans retour,
éditions du Mont-Blanc, Les Houches, 2021
Pendant l’expédition, chaque jour, j’ai écrit, autant que la marche, mes activités, ou la fatigue me l’ont permis. Ces feuillets quelque peu malmenés au retour étaient restés à l’état de manuscrit brouillon. J’en ai tiré le texte qui suit. Je n’ai rien changé à ce que j’ai écrit au long de ces trois mois : la fatigue, la chaleur, le découragement, les heures heureuses, la mort.
Micheline Rambaud, 93 ans, cinéaste de la première expédition féminine au Cho Oyu, 1959. Voyage sans retour est le récit d’une expédition au Cho Oyu en 1959. Il a été écrit par Micheline Rambaud et illustré de ses photos inédites. Cette expédition au Cho Oyu avait défrayé la
chronique dans la presse nationale et internationale de cette époque car c’était la première expédition intégralement féminine jamais organisée. L’aventure s’était malheureusement terminée tragiquement près du sommet : quatre morts ensevelis sous une avalanche dont la chef d’expédition, Claude Kogan.
Claude Kogan était la meilleure alpiniste française de son temps ; c’est elle qui avait organisé cette expédition sur le Cho Oyu, sixième plus haut sommet du monde (8 201 m). Pour former son équipe, elle avait choisi les meilleures alpinistes du moment dont la très célèbre alpiniste suisse, Loulou Boulaz, la plus forte alpiniste du monde de l’époque. (À Genève une rue porte aujourd’hui son nom. Et depuis 2018, une partie de l’aménagement urbain de la gare des Eaux-Vives est baptisée « promenade Louise-BOULAZ ».) Micheline Rambaud, l’auteur de ce récit était la benjamine de l’expédition chargée de réaliser le film de l’expédition. Son reportage a été réalisé bien différemment de ceux effectués au paravent sur les expéditions exclusivement masculines.
Photo : DR
Bibliographie récente
- Voyage sans retour, éditions du Mont-Blanc, 2021.

