Maxime Sbaihi

Dans les pays riches, les naissances ont tellement baissé que le renouvellement des générations n’est plus assuré. Longtemps féconde, la France connaît elle aussi désormais un ralentissement marqué de la natalité. Nos maternités, nos balançoires et nos écoles se vident au moment où nos maisons de retraite se remplissent. Ce « baby-boom » à l’envers remet en cause le postulat, sur lequel s’est construit notre modèle social et économique, que la jeunesse est une denrée abondante, toujours majoritaire et en renouvellement perpétuel.

Pourquoi les naissances baissent-elles autant ? Contrairement aux discours à la mode, les jeunes Français ne manquent pas d’envie de faire des enfants, mais de moyens et d’espace. Les crises du logement et des gardes d’enfants empêchent la réalisation d’un désir d’enfant encore vigoureux. Les causes de la dénatalité méritent toute notre attention, car ses conséquences sont dangereuses et irréversibles. Le Japon, la Corée du Sud ou l’Italie en témoignent : aux quatre coins du monde, la dénatalité force les États à choisir entre la procréation, le recours à l’immigration ou la robotisation des métiers. Elle nous oblige à réagir et inventer un nouveau natalisme, soucieux de garantir les libertés individuelles et de rétablir l’équité entre les générations.